Mme Boroditsky, psychologue de la prestigieuse Université de Stanford, est l’une des spécialistes des langues assez audacieuses pour être une néo-Whorf: elle embrasse fortement l’idée que la langue que vous parlez affecte le contenu de vos pensées de façon claire et mesurable.
Alors que la position de Whorf est commune dans la pensée populaire, elle est en fait la position minoritaire de la linguistique et la psychologie du langage: deux des plus grands noms de ce domaine, Noam Chomsky et Steven Pinker, qui sont des adversaires acharnés de cette théorie.
Lorsque Mme Boroditsky a été interviewé il y a plus d’un par les journalistes du magazine The Economist, la plupart des recherches qu’elle avait présentés dans le Journal était déjà connues. La constatation la plus frappante était la suivante :
Les individus qui parlent l’espagnol et le japonais ne se souviendraient pas des agents d’événements accidentels aussi habilement que les anglophones. Pourquoi? En espagnol et en japonais, l’agent de la causalité disparaît : « Le vase s’est brisé »,plutôt que « John a brisé le vase. »
[…] En fait, l’étude a révélé que les anglophones se rappellent correctement des agents d’accidents dans 82% des cas, et ceux qui parlent l’espagnol … dans 74% des cas. Les bilingues, pour une raison quelconque, seraient pires que les monolingues de l’une ou l’autre de ces langues.
[…]
Étonnant, pas vrai?
Plus d’informations sur le site de The Economist : http://www.economist.com/blogs/johnson/2010/07/language_and_thought